Emploi : Etudiante Age : 29 Localisation : Derrière mon écran d'ordinateur... Messages : 201 Date d'inscription : 07/06/2014
Sujet: Un nouveau départ pour une nouvelle vie Mar 17 Juin - 12:36
Un nouveau départ pour une nouvelle vie
Lyra & Barnabas
Quand tout va bien on peut compter sur les autres, quand tout va mal on ne peut compter que sur sa famille.
Lyra descendit de la voiture, méfiante. Ce nouveau quartier avait une atmosphère étrange, presque surnaturelle, et elle se demandait si elle allait pouvoir s'y habituer un jour. Après le rêve éveillé qu'elle avait vécu à New York, du haut du gratte-ciel dans lequel ses parents avaient acheté leur dernier appartement qui allait servir d'habitation secondaire au père de Lyra, très pris par son travail, elle ne pensait pas du tout pouvoir s'habituer à ce nouvel environnement. Bizarrement, elle se surprit à repenser à la lande anglaise, la campagne, les cottages, les jeux avec les enfants de fermiers quand elle avait sept ans. Ces souvenirs l'envahirent et elle ressentit une douce nostalgie, quand Lyra put contempler la maison dans laquelle elle allait désormais habiter. Elle parcourut avec un étrange sentiment de bien-être les pièces de la maison. Dans ce lotissement les habitations étaient toutes construites sur le même modèle mais Lyra sentait que cette maison était différente. Les pièces sentaient bon la cannelle, la cuisine et les deux salles de bain déjà fournies. Par un heureux hasard, elle se sentait déjà chez elle dans cet endroit tout neuf. Bien que les murs aient été peints plus que récemment, et qu'à l'odeur de la cannelle se mêlait le capiteux parfum du plastic neuf, que Lyra appréciait par-dessus tout, la jeune anglaise se sentait bien.
« - Lyra, pourquoi ne vas-tu pas choisir ta chambre ? demanda Mme Shelter d'une voix douce et, pour la première fois de la vie de Lyra, cette voix avait un accent maternel avec une pointe d'affection. - D'accord.»
Lyra s'exécuta et monta à l'étage. Elle jeta son dévolu sur la petite pièce juste sous le toit, qui avait un accès au tuiles -un parfait refuge- depuis le velux au-dessous duquel Lyra décida immédiatement qu'elle allait installer son lit. Il n'y avait rien de mieux pour elle que de s'endormir la tête dans les étoiles. Elle visita les autres pièces avec un intérêt particulier, et finit par se rendre compte qu'elle avait oublié le sous-sol. Elle descendit donc sous terre pour trouver une pièce de plus, servant sans doute de chambre d'amis, avec des canapés bas formant un coin et...un piano. Avec un cri de joie, Lyra faillit courir s'asseoir sur le siège mais se retint juste à temps de détaler, reconnaissant le pas de sa mère descendant l'escalier. Elle resta donc à sa place, salua sa mère d'un signe de tête avant de sortir dans le salon, puis passa par la porte-fenêtre, traversa la terrasse pour déboucher dans le petit jardin intérieur. Elle fit le tour de la maison, comme dans la contine, et s'assit sur les marches du perron, son fidèle bloc de feuilles entre les mains, bizarrement inspirée. Alors qu'elle relevait la tête entre trois lignes, elle aperçut quelqu'un marcher dans la rue.
Plissant les yeux, Lyra l'observa attentivement. Au vu de sa démarche, de la façon dont il avançait les mains enfoncées dans les poches, elle avait un vague sentiment de déjà-vu.
Elle continua à le dévisager et cette impression augmenta à mesure qu'elle l'observait.
Ca y est, elle était sûre qu'elle le connaissait. Quand il tourna la tête vers elle, Lyra retint de justesse l'exclamation joyeuse qui allait passer entre ses lèvres.
Reconnaissable entre tous, elle venait de voir Barnabas, un de ses cousins préférés, mais qu'est-ce qu'il avait changé, bon sang ! Elle avait failli ne pas le reconnaître ! Et c'est pour cela qu'elle resta figée sur sa marche d'escalier, la bouche légèrement entrouverte, n'osant pas aller l'aborder de peur de passer comme une idiote.
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Dernière édition par Lyra Shelter le Sam 21 Juin - 9:07, édité 2 fois
Barnabas Mordecai
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Sujet: Re: Un nouveau départ pour une nouvelle vie Mer 18 Juin - 20:25
Une nouvelle vie...
J'époussète ce vieux miroir antique que la brocante du coin des marchands à bien voulut me laisser à moitié prix. Je laisse un heureux sourire aspirer mes lèvres alors que je regarde la beauté moulé de cerisier orner le corridor de cette maison au goût de rêve américain. Je ne suis pas certain de m'être habitué encore au Big Mac, à ces fuchsia dans le décor du paysage, de ce gazon coupé plus méticuleusement que ma barbe et de ces grand-frères qui me veulent dans leur armée. Il est quelque chose de l'après-midi.
Changement de la vie de tous les jours; à Bibury, il pleut. Il pleur tout le temps. C'est un temps frais, magnifique, féérique. Un temps des anglais. Ici, il fait soleil. Du moins, la plupart du temps. C'est un supplice que d'éteindre les lampions à interrupteur de ma demeure que les temps sombres perpétuels d'Angleterre me tenaient allumé. Je prierais plutôt que le mauvais temps revienne. Que la pluie continue sa musique sur ma fenêtre à carreaux. Mais, ici, il n'y a plus de pluie. Et plus de fenêtre à carreaux.
Mon téléphone sonne. Je jette un dernier regard qui ne veut pas se presser à ce miroir magnifique. Il est des plus jolis. Mais trop grand pour mon corridor. À quoi ai-je pensé à l'acheter? Je n'en sais rien. Il m'interpelait. Sans doute aurais-je la chance de le donner à quelqu'un. Mes pressentiments ne sont jamais inexacte. Le téléphone crie toujours. Je me laisse donc porter au combiné que je décroche.
Discussion en bref: la famille Shelter vient d'emménager dans le quartier. C'est ma cousine anciennement Mordecai au téléphone. Maintenant Shelter jusqu'à l'alliance. C'est une discussion à sourire. Et je propose sans attendre de venir mettre la main à la pâte au déménagement. Je m'habille, toujours trop pour le temps de champs d'oiseaux, et mets le pied dehors après avoir pris quelques pâtisseries de pomme, citron et cannelle tout juste fumant du four. Dans ma petite maison, il y a toujours des pâtisseries tout juste sortant du four. Après tout, je suis pâtissier de profession. Et rien ne vaut un meilleur accueil à l'anglais que des crumpets faits maison et amour.
Sac sur l'épaule, je m'aventure sur le trottoir. Je salue ma voisine qui me dévisage sans un son en arrosant son asphalte. Comme à l'habitude. Parfois, je me demande si les sourires humains la pétrifient sur place ou si elle est sourde et muette. Puis mes pas m'amène quelques minutes plutôt, à réaliser que je ne connais l'adresse exact de la nouvelle demeure des Shelter. Mais je sens présence familière. Et sur le perron d'une maison coquette se redresse une jeune adolescente, la foi au cœur.
Je ne réagis pas du coup. Je plisse les yeux et déchiffre ce visage qui me donne l'heureux. Je m'approche tranquillement et souris en coin une tentative:
_Lyra?
Aucun doute. C'est bien elle. Je m'approche en déposant mon sac sur le sol et lui fais une accolade monstre. Combien de Noel et de Thanksgiving ont passé sans que nous nous croisions? Le chiffre reste à calculé, mais la réponse demeure: beaucoup trop. Je la serre dans mes bras, doucement, puis la relâche. Prends la peine au même moment de sortir un petit gâteau de mon sac et de le lui tendre: il est orné comme un coquelicot.
_Qu'est-ce que tu as grandit! Bienvenue dans le coin, cousine adorée.
Et mon sourire s'affaisse. Lentement. Ne se tue pas, se calme, tout simplement. Elle dégage une aura que j'ai ressentit mille fois auparavant. Se pourrait-il que..?
Je porte un regard à la maison derrière elle. Immense et imposante de mon contreplongée. Et je ne fais que souhaiter que rien de malsain ne s'y produira, jamais. Et reporte un air toujours calme, mais enthousiaste, à Lyra et lui demande d'un œil brillant:
je me suis donné droit de faire que la maman de Lyra est une Mordecai de sang, aussi la cousine de Barnabas. j'espère que ça te va, si y'a un soucis, dis-moi!
Dernière édition par Barnabas Mordecai le Sam 21 Juin - 21:08, édité 1 fois
Lyra Shelter
Emploi : Etudiante Age : 29 Localisation : Derrière mon écran d'ordinateur... Messages : 201 Date d'inscription : 07/06/2014
Sujet: Re: Un nouveau départ pour une nouvelle vie Sam 21 Juin - 9:11
Un nouveau départ pour une nouvelle vie
Lyra & Barnabas
Quand tout va bien on peut compter sur les autres, quand tout va mal on ne peut compter que sur sa famille.
« Lyra?» Lyra se leva brusquement et laissa tomber sans plus de ménagement son bloc-notes et son stylo bic sur le sol, et le stylo roula sur les marches du perron jusqu'à aller se cacher dans l'herbe parfaitement tendue. Avec un grand sourire, la jeune fille se précipita vers le petit portail bleu qu'elle ouvrit en s'acharnant sur la poignée, capricieuse, avant de sauter au cou de son cousin.
«Barn' ! s'exclama Lyra. Je suis si contente de te voir ! Ma mère ne m'avait pas dit que tu habitais ici...»
Elle sentit Barnabas se raidir étrangement lorsqu'il la tenait dans ses bras et fronça brièvement les sourcils. Au cours de ses nombreux voyages astraux, les sens de Lyra s'étaient renforcés, et elle pouvait percevoir n'importe-quelle émotion, elle pouvait voir si la personne en face d'elle mentait ou était sincère. Elle se crispa donc en constatant que Barnabas était troublé mais décida de ne pas laisser paraître qu'elle avait remarqué cela. La jeune fille leva des yeux brillants vers Barnabas lorsqu'ils se séparèrent, et accepta avec un sourire sincère la pâtisserie qu'il lui tendait.
«C'est toi qui l'a fait ? Tu faisais des études de pâtisserie non ?»
Elle avait une excuse de ne plus se rappeler grand-chose de Barnabas, son cousin ayant quitté le cocon familial alors qu'elle avait seulement douze ans.
«Qu'est-ce que tu as grandit! Bienvenue dans, cousine adorée. - Eh, j'ai dix-huit ans maintenant, je ne suis plus un bébé ! se récria Lyra, vexée.»
Par jeu, elle fit exprès d'adopter une moue boudeuse avant de croiser les bras.
«Tu me fais visiter, dis? - Bien sûr, entre, répondit-elle en entraînant Barnabas à l'intérieur.»
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Barnabas Mordecai
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Sujet: Re: Un nouveau départ pour une nouvelle vie Sam 21 Juin - 21:23
Une nouvelle vie...
Elle accepte la pâtisserie. Je sais qu'elle se régalera. Mon petit-doigt avait vue juste de faire ces gâteaux: je sais qu'ils sont d'une saveur qu'elle apprécie. Mes instincts ne se trompent jamais. Ou presque. À sa question sur mes études, j'acquiesce d'un lent mouvement de tête, un sourire brodé sur le coin de ma bouche et les bras croisés sur ma poitrine. Elle a changé, tellement. Mais elle est toujours l'adorable cousine que j'ai connue il y avait dix-huit ans. Je me souviens, j'étais encore gamin la première fois que je l'ai pris dans mes bras. Je n'avais que quatorze ans et elle était autour de ses un an. Les temps passaient vite. Trop vite.
Justement, je ris toujours aussi calmement que j'ai été alors qu'elle me corrige à me dire qu'elle a dix-huit ans et toutes ses dents. De cet air faussement enfantin. Elle est adorable, vraiment! Et elle n'a pas tort. Même qu'elle a raison. J'aurai sans doute tendance à la prendre encore pour cette petite cousine à qui j'avais donné la poupée de rêve lors d'un échange à un souper de Noel en famille. Elle le sera toujours pour moi, sans doute... Mais maintenant, elle a changé. Changé comment? Les tracas sont toujours de la partie. Je sais qu'il y a quelque chose ''d'anormal'' chez elle. Qui lui gruge l'âme. Sans que je ne mette à l'instant mon doigt dessus. Je suis trop heureux de la retrouver, de toute façon.
Puis à ma demande, elle se décide à m'entraîner à l'intérieur. J'ai bien hâte de retrouver ma sœur, son mari. De découvrir leur nid et de les savoir heureux, dans cette chaleur familiale que tous méritent... Je prends mon sac et suit Lyra. La maison qui paraît immense du trottoir semble m'intimider l'entrer d'un grincement. Je regarde la fenêtre la plus haute, au deuxième. Celle qui me surplombe et semble me crier de partir. Je n'aime pas ça. Pas du tout. Raison de plus pour rester et m'assurer que tout va pour le mieux. Peut-être n'est-ce qu'un pré-sentiment injustifié, incorrect ou hasardeux.
Je mets un pied dans la maison et mon sourire s'achève. Je me raidis et inspire lentement. J'ai une pression sur mes épaules. Cette vague impression de mal aise qui m'arrive quelque fois. Qui m'est arrivé, de peu, quand j'ai enlacé Lyra il y a quelques minutes. Je serre les dents et sors la boîte à gâteau de mon sac. C'est sur le comptoir de la cuisine que je la dépose alors que ma cousine m'y amène. J'évince cette impression qui me tourmente, aiguise un peu plus mon sourire, feins comme si de rien était... Je préfère ne pas parsemer d'inquiétude ma première rencontre avec Lyra depuis des lustres déjà.
_Cette maison est magnifique, spacieuse, et en très bon état. Vous serez bien ici. Je vous le souhaite, en tout cas.
Je remets mon sac maintenant vide sur mon épaule et donne libre cours à mon regard parcourant la pièce par tous ses coins, ses détails. Je passe une main sur la moulure du cadre de la cuisine. Frissonne. Je ne saurais dire si c'est la place en soit qui me met dans cet état, ou le fait que Lyra y soit, avec moi.
_C'est pas évident de s'installer ici. J'ai pas trouvé ça évident en tout cas. Les coutumes, les gens, et leur accent à dormir debout...
Je fait rire silencieux à ma blague et reporte attention sur Lyra.
_Si t'as besoin de quoi que ce soit, ou si t'as des tracas... Tu peux compter sur moi, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Pour n'importe quelle raison. D'accord?
Je lui fait regard appuyé de sous-entendu. Si elle possède vraiment un don, j'espère qu'elle comprendra mes sous-entendus. Je préfère ne pas lui demander de directes paroles. Au cas ou elle ne sache pas de quoi je parle, ou que ses parents ne soient dans la pièce d'à côté à épier d'une oreille. Je sais que ma sœur m'a toujours trouvé fou, qu'elle ne m'a jamais cru quand je lui ai dit avoir vu des fantômes. Je ne sais pas si elle a changé depuis, et je ne préfère prendre ce risque. Pas avec Lyra en jeu.
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Sujet: Re: Un nouveau départ pour une nouvelle vie Jeu 3 Juil - 10:28
Un nouveau départ pour une nouvelle vie
Lyra & Barnabas
Quand tout va bien on peut compter sur les autres, quand tout va mal on ne peut compter que sur sa famille.
Lyra s'avança dans le hall. Elle sentait que son cousin était encore mal à l'aise mais sans savoir pourquoi. Tant pis, elle mettrait un nom sur ce sentiment plus tard. La jeune fille ouvrit la première porte après l'entrée, et recula pour laisser entrer Barnabas à l'intérieur. Avant de le rejoindre, elle accrocha sa veste au porte-manteau fixé sur le mur en face de la cuisine.
«Cette maison est magnifique, spacieuse, et en très bon état. Vous serez bien ici. Je vous le souhaite, en tout cas. [color=#660000]- Ya intérêt, plaisanta Lyra. J'ai survécu à New York donc ce quartier ne peut pas être pire..[color=#660000]»
Elle avisa la boite de gâteaux sur la table avec un sourire en coin, et s'approcha de Barnabas.
«C'est pas évident de s'installer ici. J'ai pas trouvé ça évident en tout cas. Les coutumes, les gens, et leur accent à dormir debout... - De quelles coutumes tu parle exactement ?» demanda-t-elle en fouillant dans un des cartons sur la table pour en sortir l'éternelle théière qui les accompagnait partout. Lyra la remplit d'eau, la déposa sur les plaques de cuisson afin de faire bouillir l'eau.
« Maman, Barnabas est là !»
Elle se retourna ensuite en fixant Barnabas, qui semblait vouloir dire quelque chose, et elle fronça les sourcils. La mine sombre de son cousin ne présageait rien de bon. Elle s'appuya sur le comptoir, s'en éloigna pour s'occuper de la bouilloire, surveillant l'eau en prenant garde de ne pas s'ébouillanter.
«Si t'as besoin de quoi que ce soit, ou si t'as des tracas... Tu peux compter sur moi, à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Pour n'importe quelle raison. D'accord?»
A la mention du mot nuit, Lyra se sentit pâlir, et fixa son reflet dans l'eau de la bouilloire qu'elle venait de verser dans l'éternelle théière offerte par sa tante. Elle inspira profondément, essayant de masquer son trouble. Se pouvait-il que Barn' soit au courant des rêves ? La mère de Lyra avait toujours été surprotectrice envers ses filles, attitude justifiée quand l'aînée avait l'air d'une schizophrène et quand la cadette se plongeait régulièrement dans des comas non justifiés.
«D'accord», murmura Lyra en déposant la théière sur la table basse du salon, les mains tremblantes.
Elle s'installa sur un fauteuil et se recroquevilla, ramenant ses jambes contre elle, sentant un interrogatoire serré lui tomber dessus sans qu'elle ne puisse l'éviter.
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Dernière édition par Lyra Shelter le Sam 4 Oct - 2:29, édité 1 fois
Barnabas Mordecai
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Sujet: Re: Un nouveau départ pour une nouvelle vie Jeu 3 Juil - 21:27
Une nouvelle vie...
Elle parle de New York. Je croise les bras en lançant un rire presque silencieux et très gracieux vers le ciel. Elle n'a pas tort. Elle a tout à fait raison. Elle survivra à ce petit quartier sans nom si elle a sut gérer Manhattan. Les tramways, métros et courses de piétons entre les klaxons lui manqueront peut-être. Pas autant que l'air continuellement frais et tendrement nuageux d'Angleterre, je devine.
Elle prépare le thé comme la parfaite petite anglaise qu'elle est et appelle sa mère. J'ai sourire en coin. Je ne saurais dire s'il est d'appréhension ou de joie. Je m'ennuie de ma sœur. Il y a des siècles que nous ne nous sommes pas vu. Et elle n'a jamais cru à mes histoires à dormir debout qui sont pourtant vraies. Je crois qu'elle me soupçonne toujours pour le meurtre de mon ex-copine. Ce n'est pas évident de dire aux gens qu'il s'agit d'un démon qui lui a coupé la vie. Peut-être ma sœur a-t-elle changé? Peut-être sait-elle pour l'autre monde maintenant...
_De quelles coutumes? Et bien... Tu sauras qu'ils mettent des tranches de fromage oranges sur leur part de tarte. Ils laissent toujours du pourboire, peu importe ce qu'on leur sert! Puis un cure dent à la bouche est symbole de virilité apparemment...
Je ris. Encore. Tout doucement. Mais ces histoires ne l'empêchent pas de pâlir à mes mots. Je la sens vaciller dans l'appréhension des angoisses. Énergie grise que je ressens à m'en hérisser les poils. Mes doutes s'avèrent bientôt fondés. Mon sourire se fane. Non. Pas ma précieuse Lyra... Il me reste à prier que mes interprétations soient fausses.
Le thé est presque prêt. L'eau commence à siffler comme la perfidie. Je garde les bras croisés contre moi, je serre des dents à regarder ma cousine aller se réfugier sur le divan, comme si un monstre pouvait lui dévorer les pieds de sous son siège. Je m'appuie sur le comptoir, non loin de l'eau qui s'enflamme, et lui fait face. Je la fixe. Puis soupire. J'ai rarement la frousse. Je la maîtrise devant un démon. Lors d'horreur - et Dieu sait que j'en ai vu! - je sais garder mon sang froid. Mais à cet instant, j'ai peur. Pour elle.
Je me retourne et commence à fouiller dans les armoires pour des couverts et des poches de thé. Je sers le parfait petit assemblage pour un bonne tasse brûlante et un gâteau amicale pour s'y joindre. Et pendant que je prépare le tout, sans aucune gêne, je tente un ton plus joyeux:
_Tu te feras vite des amis à l'école. Tu verras! Ils sont sympathiques dans le coin, et en plus t'es charmante comme un cœur.
Je lui fais sourire fraternel, yeux clos, et reprends ma tâche. De mon sac je sors la gâterie promise de sa boîte et la sert dans une porcelaine blanche avec un thé fumant qui infuse aussi doucement que la brise du vent. Je vais m'installer près d'elle sur le divan et lui donne la collation avec un air chaleureux. Je suis bien heureux de la retrouver. Mais elle m'inquiète. De plus en plus. Pourquoi se morfondre ainsi après avoir proposer ma présence à toutes heures du jour et de la nuit? ce n'est pas normal. Je la regarde dans les yeux. J'essaie de la percer, mais je n'ose trop. C'est irrespectueux, après tout. Je murmure en question toute pudique:
_Lyra... Tu es déjà tombée dans un coma pendant quelques temps?
Je la contemple dans le blanc des yeux. Je plisse les miens, de peu. Et essaie un sourire réconfortant. Ma sœur entre dans la pièce alors. À cet instant même. Comme si de rien était, je me redresse et lui souris. Elle me clame et me serre dans ses bras. Je l'imite avec un grand sourire. Il fait bon de retrouver sa famille. Hantée ou pas.
Puis sa mère me discute. Et du coin de l'œil, j'examine Lyra. La pauvre petite...
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Sujet: Re: Un nouveau départ pour une nouvelle vie Ven 4 Juil - 12:02
Un nouveau départ pour une nouvelle vie
Lyra & Barnabas
Quand tout va bien on peut compter sur les autres, quand tout va mal on ne peut compter que sur sa famille.
Je fais semblant de vomir quand Barn' commence à parler des tranches de fromage orange. Comme si quelqu'un était assez stupide pour pouvoir faire un tel crime ! Voilà, c'est malin, maintenant je suis dégoûtée d'avance des gens du quartier. Il n'aurait jamais dû me raconter ça. Les voir manger ces choses a dû être une expérience assez traumatisante, non ? Mais j'ai déjà entendu parler de ce genre de fromage, une fois. C'était pendant des vacances en France, on nous a fait goûter de la mimolette. C'était écoeurant, avec un goût de médicament et la texture d'un chewing-gum. Les américains sont tous dingues. Bon, d'accord, le pourboire, ce n'est pas aussi bizarre que ça. Ils ont le droit d'aider les serveurs à arrondir leur fins de mois... Mais par contre, l'histoire du cure-dent, c'est vraiment... Troublant ? Etrange ? Je pouffe de rire. Sans grande conviction toute fois, bien sûr. J'ai la tête ailleurs.
«Tu te feras vite des amis à l'école. Tu verras! Ils sont sympathiques dans le coin, et en plus t'es charmante comme un cœur. - Je vais plus à l'école, d'abord, je riposte. Ca fait longtemps que j'ai dépassé ce stade, tu sais ? Maintenant, on dit la fac...»
Dans ma phrase non plus, je ne mets pas tant de volonté que ça. Je devrais faire un effort pourtant... J'aime pas ça, lui cacher des choses. Mais mon instinct me souffle de me taire, et j'ai appris à faire une confiance totale à la petite voix qui chantonne souvent dans ma tête. La voix de ma conscience. C'est elle qui me donne toutes mes idées, me souffle mon inspiration, bref, elle qui me fait penser, alors pourquoi est-ce que je devrais faire le contraire de ce qu'on m'ordonne ? Hein ? Depuis ma cachette du canapé, je l'observe s'occuper du thé que j'ai laissé en plan. Il installe tout sur la table. On se croirait presque de retour à Bibury... Ensuite, Barn' s'installe en face de moi. C'est dingue de voir qu'il n'a pas du tout changé depuis tout ce temps. Bien sûr, il est plus viril, plus mur, mais bon, c'est quand même mon Barnabas. Je soutiens son regard. J'ai l'habitude qu'on me regarde comme si j'étais une folle à enfermer. Ca ne change pas des autres fois, j'ai de l'exercice derrière moi.
«Lyra... Tu es déjà tombée dans un coma pendant quelques temps?»
J'ouvre la bouche. Et je commence à paniquer. Depuis quand est-il au courant de ça ? Des rêves et de... Je referme la bouche quand maman arrive à son tour. Mon père ne tarde pas à nous rejoindre et on commence à échanger des banalités. Des retrouvailles normales. Ou presque... Je soupire et essaye de me faire la plus petite possible pendant que Barnabas ne me lâche pas du regard. On dirait qu'il lit en moi comme dans un livre ouvert. C'est bizarre. Mais je ne lui dirais jamais rien à voix haute.
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Barnabas Mordecai
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Sujet: Re: Un nouveau départ pour une nouvelle vie Sam 5 Juil - 16:13
Une nouvelle vie...
Je discute avec ma sœur et son mari. Les bras croisés sur la poitrine. Pendant un moment. C'est un discussion banal; l'habituation, le coin, les visas, les coutumes, les nostalgies... C'est plaisant. Une conversation qui aurait put s'éterniser sur des heures. Mais autre chose me tracasse plutôt. Je garde toujours un œil sur Lyra. Elle semble troublée, tout autant que je pourrais être triste pour elle, sans doute.
À ma demande, elle n'a rien répondu. Elle a semblé affolée. Naturellement. Mais elle a tout simplement fondé mes doutes. Et je crains pour elle. On parle de déménagement. De boîte. Tiens, dis le père tout juste arrivé dans la conversation, Lyra a toujours des boîtes en bas à monter dans sa chambre. Je saute sur l'occasion, sans m'empresser pour autant. Je suis toujours calme. Et je ne veux éveiller les soupçons.
_Lyra, tu voudrais que je t'aide à monter des boîtes à ta chambre?
Je la regarde d'un air passible, mais la fixe toujours au creux des yeux. Elle captera que je veux lui parler, c'est certain. Elle n'est pas niaise. Oh oui, clament les parents, quelle bonne idée. Allez-y, allez-y... C'est ce que je compte faire. Le père nous montre les caisses portant le nom de la jeune fille dessus puis je m'y dirige avec un regard derrière mon épaule:
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Sujet: Re: Un nouveau départ pour une nouvelle vie Dim 6 Juil - 6:10
Un nouveau départ pour une nouvelle vie
Lyra & Barnabas
Quand tout va bien on peut compter sur les autres, quand tout va mal on ne peut compter que sur sa famille.
On parle. Longtemps. De tout, de rien, de bêtises, de la nationalité américaine qu'on doit obtenir, forcément, pour pouvoir s'établir ici. Je n'écoute que d'une oreille, tout en essayant d'éviter les regards appuyés, pleins de sous-entendus, de mon cousin. J'aime pas qu'il me regarde comme ça. On dirait qu'il me considère comme son prochain repas. C'est perturbant, et ça ne me met pas du tout à l'aise. Encore moins qu'avant, si seulement c'est possible.
Je laisse échapper un soupir à en fendre l'âme. Heureusement, personne ne le remarque, ma mère étant trop occupée à faire parler Barnabas. Moi, je me contente d'observer le tout, comme d'habitude.
J'aime bien observer. On apprend des tonnes de choses sur les gens. Je regarde et j'enregistre, je retiens tout, j'examine les émotions et je déchiffre les visages. C'est ça qui me donne des idées pour remplir mes cahiers. Ecrire au stylo, c'est quand même tellement plus confortable qu'au clavier d'ordinateur. Et puis, j'adore le contact du papier, l'odeur des cahiers neufs, toujours à spirales, bien sûr, d'aileurs il faudra bien que je m'habitue un jour au papier américain. Sinon, je pourrais supplier papa pour qu'il me ramène un stock de cahiers de Londres quand il y retournera. Ca sera comme un petit bout d'Angleterre dans tout cet endroit trop différent.
Au bout d'un moment, papa se décide enfin à s'introduire dans la conversation. Il parait qu'il me reste encore des cartons à monter là-haut. Prétexte pour me chasser de la pièce, histoire de parler de choses sérieuses. Comme si je n'étais pas assez mature pour les entendre. Tiens, je ne pensais pas qu'il en restait encore d'autres. Marrant, il repère tout ce qui m'échappe. J'aime bien sortir mes affaires des caisses. C'est comme si je redécouvrais tout ce qui m'appartient depuis des années sous un jour nouveau. J'ai l'impression que tout est devenu neuf, que ce n'est pas à moi. Je ne suis pas encore habituée à bouger régulièrement. Je doute d'ailleurs de m'y habituer un jour.
«Lyra, tu voudrais que je t'aide à monter des boîtes à ta chambre ?»
Oui, merci Barn'. Bien sûr que je veux. C'est ce que j'aimerais lui répondre mais les mots restent coincés dans ma gorge. Je me sens sombrer de nouveau et je lutte pour revenir à la surface. Je ne remarque d'ailleurs pas tout de suite que Barnabas me fixe. Ce n'est pas une question, en fait, c'est un ordre, je ne dois pas discuter. Je n'ai pas le choix. Dommage. J'opine du chef en silence et maman me regarde d'un air navré. J'étais si joyeuse tout à l'heure. Curieux revirement. Ses yeux passent de moi à Barnabas, elle le regarde comme si il était une bête de foire. Je n'aime pas son regard. Elle a des réactions étranges, parfois. Je soupire de nouveau et me dirige vers le fond du salon. C'est là qu'on a empilé les caisses. Papa me suit et guide Barn' en enjambant les cartons pour arriver à passer. Moi, je m'empare de trois cartons avec mon nom écrit dessus au marqueur violet. Ca doit être les cahiers, justement. Mon imagination déversée sur le papier. Une façon de m'occuper et de m'échapper quand les rêves deviennent trop insistants. Trop réels pour n'être que des rêves. Je l'avais compris depuis longtemps, que ce n'était pas normal. Mais je n'avais pas saisit à quel point. Je crois qu'Alyssa habite près de chez nous. Il faudra que j'essaie de passer à l'école de danse, un de ces jours. J'ai envie de revoir ma soeur toute seule. Juste nous deux. J'ai besoin de lui parler. De tout raconter, comme avant. Avec elle, les mots sortent tous seuls.
«Tu viens, Lyra ?»
J'aime beaucoup cette phrase. Ca me rappelle quand j'étais petite, dans le manoir d'Oxford, quand on jouait à cache-cache avec 'Lyssa. C'était bien, avant...
«J'arrive.»
Il n'y a pas de grande conviction dans ces deux mots. Pas envie d'en mettre. Ce n'est pas de ma faute. Je guide Barn' jusqu'à ma chambre sous les toits. Pour y accéder, on doit monter les marches d'un escalier tournant, que j'aime déjà beaucoup. Et on entre par une petite trappe. C'est ça qui m'a décidée, ça donne un air exotique à la pièce. Je dépose ma pile de cartons sur le sol et commence à en ouvrir un. Oh, parfait, je ne m'étais pas trompée. Et il y a déjà une étagère de montée. Mon bureau est en voie de montage et mon lit n'est qu'un matelas au milieu de la chambre presque vide, avec le velux juste au-dessus, et cela me donne une grande impression de vide que j'ai du mal à chasser. Je ne me sens pas chez moi, j'ai même peur de cette nuit, quand je me retrouverais seule dans cette chambre qui n'est pas la mienne à essayer d'éviter d'entrer dans les spires. C'est comme ça que j'ai nommé mes rêves bizarres, après avoir lu une saga fantasy écrite par un français. C'est comme ça qu'il nomme sa propre dimension parallèle et ce nom s'accorde bien avec mes rêves. J'ai commencé à coller des étoiles phosphorescentes sur le mur au-dessus de mon lit, pour avoir le ciel dans les yeux quand je m'endors. J'en ai acheté assez pour couvrir la totalité du mur. Il y a même la Lune, quelques planètes et des mini-galaxies. J'adore ce genre de décorations.
Je m'installe sur le matelas en attirant le carton contenant mes cahiers vers moi, et j'observe Barn' à la dérobée. Le silence entre nous s'éternise. J'aime bien le silence. C'est paisible. Mais je veux que ce soit lui qui le brise. Je ne pourrais jamais le faire toute seule. J'ai peur de la conversation qui va suivre. J'ai peur de ce qu'il va me dire, j'ai peur de ma chambre, de mon lit, de ce qui se passe dans ma tête. Surtout, j'ai peur de dormir. De retomber dans le coma. De délirer de nouveau. J'ai l'impression d'être devenue folle et si ce n'est pas ça, j'ai peur parce que je ne sais pas comment donner une explication rationelle à ces cauchemars et je ne sais pas non plus comment les décrire. Peut-être que c'est moi qui invente tout ? Dans ce cas, je suis folle. Désespérément perdue. Aussi folle et dingue qu'Alyssa...
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Sujet: Re: Un nouveau départ pour une nouvelle vie Dim 6 Juil - 12:49
Une nouvelle vie...
Et alors que je viens tout juste de faire cette proposition, ma sœur me fait ce regard. Je le connais. Elle n'aime pas ça mais n'ose s'interposer. Évidemment. Je plisse mes sourcils et pince mes lèvres en coin. S'il te plaît, grande-sœur, pour une fois, laisse-moi faire et crois en moi un peu. Elle abandonne avant, je crois. Et rebrousse chemin en soupirant. Elle me connait assez pour se douter du fond de ma tête. Et pourtant, elle reste sceptique.
Je vais chercher quelques boîtes avec Lyra et elle me répond sans grande joie. C'est bien normal. L'atmosphère est devenu soudainement très lourd. J'espère qu'elle ne m'en veut pas. Je l'adore, cette cousine. Et ce que je m'apprête à converser avec elle est n'est que pour son bien... Nous montons et accédons à sa chambre depuis une trappe. C'est un endroit mignon dont tous les adolescents rêveraient, sans doute. Je souris en entrant dans la pièce encore un peu vide. Ça sent bien bon le bois et la poussière.
Endroit charmant, confortable. Ô combien effrayant lorsqu'un vil tente d'y pénétrer. Comme n'importe quel pièce, j'aimerais dire. Je dépose mes boîtes et les découvre pleines de livres. Je commence à les vider avec un sourire paisible sur les lèvres. C'est silencieux. Elle doit avoir peur, la pauvre... Si je pouvais, je retirerais sans problème ce maléfice qui la poursuit, elle et beaucoup trop d'autres personnes.
Puis je m'arrête. Elle ne semble vouloir parler. Elle sait sans doute que je veux lui glisser quelques mots déjà. Alors j'aborde, très calmement et doucement:
_Je sais que tu as peur. Mais si je te pause ces questions, c'est que je veux ton bien. Tu comprends?
Regard tendre sur elle. Et sourire pour la réconforter. J'ai tant de pitié et de compassion pour elle...
_Tu n'es pas la seule, si ça peut te rassurer.
Elle sait de quoi je parle. C'est certain. L'histoire du coma, il n'y a pas si longtemps, l'a grandement troublée.
_Je peux t'aider. Tu me fais confiance, Lyra?
Parce que moi, oui, je te fais confiance. J'ai confiance en toi. Que tu peux apprendre à vivre avec tes démons.
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Sujet: Re: Un nouveau départ pour une nouvelle vie Lun 7 Juil - 5:25
Un nouveau départ pour une nouvelle vie
Lyra & Barnabas
Quand tout va bien on peut compter sur les autres, quand tout va mal on ne peut compter que sur sa famille.
Je plonge ma tête dans le carton pour en extirper une liasse de feuilles. J'ai déjà une pochette à rabas sur mon lit, surchargée, et un lutin vide. Je l'attire vers moi et je me laisse tomber sur le matelas, étalant mes feuilles de papier bien anglais numérotées avec minutie. Je survole du regard ces pages couvertes de mon écriture, à l'encre violette. Il y a une ou deux chansons. Je les dissimule vite dans le lutin, aucune envie que Barnabas ne tombe dessus. Je n'ai pas envie qu'il lise ne serait-ce qu'un mot. Pour moi, le contenu de ces feuilles est aussi privé qu'un journal intime. C'est comme si je déversais ma conscience sur le papier. Ca me permet de m'échapper, d'oublier, de changer, de faire de l'ordre dans ma tête. D'ordonner tout ce qui se passe en ce moment, depuis l'hôpital. C'est quand je suis sortie de cette chambre blanche dans laquelle j'avais l'impression d'étouffer qu'on s'est envolés pour l'Amérique. Je me souviens encore du silence cuisant de l'avion. C'était encore pire que les murs blancs de l'hôpital. Parce que pour ne plus les voir, pour ne plus voir les perfusions et autres joyeusetés médicales, je fermais les yeux. Et immanquablement, je revivais le cauchemar. Alors je ne voulais plus dormir. Ou fermer les paupières quand la lumière m'éblouissait. Je caresse distraitement mes feuillets du bout des doigts. Dans les cartons que Barn' ouvre, il y a toutes mes partitions qui sont empilées dans le désordre. Je n'étais pas là quand mes parents ont vidé notre coin du manoir. Je n'ai donc pas pu contrôler leur rangement de mes affaires. Je finis vite de remplir entièrement mon lutin. Il est flambant neuf, et l'odeur du plastic neuf se mélange à celles du bois du parquet et des murs. Mais ce n'est toujours pas ma chambre. C'est une pièce de la maison dans laquelle je suis censée dormir. Dans laquelle on m'enferme. C'est une prison que je me suis attribuée toute seule. Un choix anodin comme dernière volonté.
Je frissonne en sentant un courant d'air glacé me fouetter le visage. Je lève la tête : mon velux est ouvert. Je pose mon lutin sur le matelas, me lève, les pointes de mes pieds s'enfonçant dans ma couette de plumes. Je le referme d'un coup sec, sans un regard pour le ciel crépusculaire ou le soleil qui se couche. Ensuite, je vais ranger le lutin dans une des mini-étagères de mon bureau. Et c'est la voix de Barnabas qui me fait sursauter.
«Je sais que tu as peur. Mais si je te pause ces questions, c'est que je veux ton bien. Tu comprends ?»
Je soupire. En général, quand quelqu'un parle de chose pour le bien des gens, c'est que la suite ne sera pas facile à entendre. Je lui tourne le dos. Pas envie qu'il me scrute encore. C'est bête de ma part, son regard me brûle tout de même la nuque. Ce qui me met encore plus mal à l'aise. Je voudrais hocher la tête, mais le rendu de dos sera bizarre, j'imagine. Comme si je cognais ma tête devenue surchargée sur le coin de mon bureau. Histoire de la vider de toutes les images qui se bousculent à l'intérieur.
«C'est drôle. On dirait qu'à chaque fois que les gens veulent le bien de quelqu'un, ils leur annoncent un truc bien pire que la réalité juste après», dis-je d'un ton sarcastique. - Tu n'es pas la seule, si ça peut te rassurer. - Ah oui ? Et pas la seule quoi ? Ca veut dire que les hôpitaux psychiatriques sont surchargés en ce moment ?»
Je m'éloigne du bureau et croise les bras, toujours sans regarder Barnabas. Aucune envie de croiser son regard. Je suis sûre qu'il me fixe comme un soigneur qui se trouve devant un spécimen plus qu'intéressant. Spécimen qui va évidemment faire en sorte que la carrière du soigneur s'envole après le succès des expériences menées.
J'ai mal au coeur. Mais je me retiens. Serre les dents. Avance.
«Je peux t'aider. Tu me fais confiance, Lyra ? - Mmmh.» On ne peut pas inventer de réponse plus évasive. Mais c'est tout ce que je peux dire pour le moment.
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Sujet: Re: Un nouveau départ pour une nouvelle vie Lun 7 Juil - 23:17
Une nouvelle vie...
Elle me fait dos. C'est difficile pour elle. J'espère simplement ne pas l'intimider. Je fais regard triste. Elle ne peux me voir, mais j'ai regard triste. Cet œil qui tente de s'accrocher à quelque chose dans la pièce mais qui en est incapable. Elle croit que ce que je m'apprête à dire sera pire que la réalité. Oh! je le souhaite, Lyra. Je le souhaite grandement, pour toi...
Elle me parle de psychiatrie. Mon cœur se tord. Elle s'éloigne, s'isole. Ça doit être de famille. Quand personne ne voulait croire ce que j'avais vu dans la chambre, ce qui avait tué ma copine, je faisais comme elle. Je croisais les bras dans un coin. Fixait l'horizon à la fenêtre, boudais, et faisait silence ou réponses évasives. Je ne m'approche pas d'elle. Ça serait intrusif et inutile. Je retourne mon attention à la boîte et feuillette sans vraiment regarder quelques ouvrages. Ce sont des partitions. Sourire en coin. J'ai toujours adoré entendre les gens jouer du piano. J'espère pouvoir entendre les talents de Lyra un jour.
_Catelyn m'a dit un jour que j'étais bon pour la psychiatrie. J'y ai cru un moment. Mais il ne faut pas. Nous pouvons de grandes choses. Vivre le cauchemar est l'une d'entre elles.
Je fais pose. Je porte une lecture brève à un livre nommé «Comptines et sonates anglaises pour piano (troisième années)». J'ai un sourire en coin.
_Amanda: femme de trente ans. Elle était seule dans sa appartement depuis deux semaines. Elle mourrait à petit feu. Elle était dans le coma. Elle m'a contacté; j'ai été la chercher. Il y a deux jours de cela.
Je dépose le livre dans la bibliothèque minutieusement. Si je lui parle de mes expériences et de celles des gens qui ont le même don qu'elle, peut-être comprendra-t-elle.
_Richard: trois ans et demi. Malade à l'hôpital pour enfant depuis quelques jours. Ses parents sont venu me voir. J'ai été le cueillir, là-bas. La semaine dernière.
Elle sait où est là-bas. Sans doute. Je crois, du moins. Je place un autre livre dans l'étagère.
_Molly: quatre-vingt six ans. Prise aux griffes d'un démon. Elle m'a contacté. Pour la cinquième fois depuis mon arrivée. Hier.
J'arrête mon déballage. Pose mes bras sur la boîte, soupire.
_Ces gens ne sont pas en psychiatrie. Parce qu'ils ne sont pas fous. Ni exclus. Ou différents, marginaux... Ils ont un don. Comme toi, je soupçonne.
Je serre les dents et me tourne vers elle. Mon ton est doux mais soutenu.
_On m'a traité de fous. De taré. De meurtrier, aussi. Il ne faut pas les écouter. Tu sais ce que tu vaux. Moi, je le sais, en tout cas. Je ne te forcerai jamais à me faire confiance. Tu n'y es pas obligée. Je sais que c'est difficile, pour toi. Et tu peux savoir que je serai là pour toi. Peu importe. D'accord?
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Sujet: Re: Un nouveau départ pour une nouvelle vie Ven 11 Juil - 7:15
Un nouveau départ pour une nouvelle vie
Lyra & Barnabas
Quand tout va bien on peut compter sur les autres, quand tout va mal on ne peut compter que sur sa famille.
Je plonge ma tête dans le carton pour en extirper une liasse de feuilles. Je soupire. Me braque. Me cabre, m'enferme dans ma tête. Refuge bien-aimé pour essayer de calmer ma conscience. J'aime m'enfoncer dans les profondeurs métaphysiques de mon esprit. Ca fait du bien. C'est un espace privé que moi seule connaît, inviolable. Ma propriété à moi. Qu'on ne pourra jamais voler. Que je n'ai pas envie de partager avec Barnabas. Psychiatrie. Rien que ce mot me fait peur. Les fous délirent. Les fous racontent n'importe quoi, s'inventent des histoires, vivent dans le rêve, sont prisonniers de leur propre tête. Comme moi. Je pourrais être réellement folle que personne ne s'en apercevrait. Mais ça fait mal, aussi. De penser que je pourrais peut-être y aller. Avec eux. Des gens qui me ressemblent dans le fond, sauf que moi, je me contrôle. C'est ma mère qui me prend pour une folle. Elle prend Alyssa pour une folle aussi. On ne devrait pas enfoncer cette idée dans la tête d'une enfant de douze ans. Sinon il l'enregistre pour toute sa vie. C'est ce qui s'est passé quand elle m'a traitée de folle, la première fois que je lui ai raconté le Cauchemar. Apparemment je ne suis pas la seule dans la famille à être bonne pour l'asile. Mais quelle famille, bon sang !
«Catelyn m'a dit un jour que j'étais bon pour la psychiatrie. J'y ai cru un moment. Mais il ne faut pas. Nous pouvons de grandes choses. Vivre le cauchemar est l'une d'entre elles.»
Je laisse parler Barnabas. Qu'il parle, si seulement ça peut briser le silence. Maintenant, je déteste le silence. Il n'y a aucun bruit dans le Cauchemar. Bienvenue au club des dégénérés, cousin. Ca fait plaisir de voir que je ne suis pas toute seule.
Mes joues se mouillent. Ca fait longtemps que je n'ai pas pleuré. C'est bizarre, de sentir deux petits ruisseaux qui s'écoulent sur votre peau. Je ne sais pas pourquoi je pleure. Mais toujours est-il qu'une larme salée entre dans ma bouche, qu'elle touche le bout de ma langue. Je reste immobile. Pas envie de voir Barnabas, de le regarder dans les yeux. Pour m'occuper, je vais vider d'autres caisses.
«Amanda: femme de trente ans. Elle était seule dans son appartement depuis deux semaines. Elle mourrait à petit feu. Elle était dans le coma. Elle m'a contacté; j'ai été la chercher. Il y a deux jours de cela.»
Tiens, tant de gens ont son numéro de téléphone ? Je me mords la lèvre pour empêcher un rire nerveux de sortir. Evidemment que ce n'est pas comme cela qu'ils viennent le contacter.
Elle a de la chance, cette femme. Que quelqu'un aie pu venir la voir là-bas. Dans les spires. J'y ai toujours été seule. Même Alyssa ne soupçonne pas leur existence. Je crois. Je ne suis pas sûre que mes suppositions soient encore fiables.
«Richard: trois ans et demi. Malade à l'hôpital pour enfant depuis quelques jours. Ses parents sont venu me voir. J'ai été le cueillir, là-bas. La semaine dernière.»
Le carton que je viens d'ouvrir contient mes vêtements. Cherchant un endroit où les entreposer, je découvre des portes coulissantes dans un des murs, avec des étagères derrière les portes. Voilà mon dressing. Quand j'y repense, jamais je n'ai reçu d'aide quelconque. J'étais toujours seule, là-bas. Livrée à mon moi-même si peu fiable.
«Molly: quatre-vingt six ans. Prise aux griffes d'un démon. Elle m'a contacté. Pour la cinquième fois depuis mon arrivée. Hier.»
Les monstres sont donc actifs en ce moment. Celui qui m'a attaquée avant le déménagement ressemblait à un corbeau. Si seulement c'est possible et que je ne suis pas définitivement dingue.
«Ces gens ne sont pas en psychiatrie. Parce qu'ils ne sont pas fous. Ni exclus. Ou différents, marginaux... Ils ont un don. Comme toi, je soupçonne.»
J'ai du mal à avaler cette dernière phrase. On se croirait dans un film. You're a wizard, Harry.
Je soupire.
«J'ai un... quoi ? T'es sûr que c'est pas plutôt un cadeau piégé ?»
J'attends. Barnabas reprend la parole.
«On m'a traité de fou. De taré. De meurtrier, aussi. Il ne faut pas les écouter. Tu sais ce que tu vaux. Moi, je le sais, en tout cas. Je ne te forcerai jamais à me faire confiance. Tu n'y es pas obligée. Je sais que c'est difficile, pour toi. Et tu peux savoir que je serai là pour toi. Peu importe. D'accord ?»
Je hoche la tête. Et ma réplique sort toute seule. Amère, juste comme il faut. Parce que les mots aussi sont des armes, aussi acérées que des poignards.
«Ils ont tous eu beaucoup de chance.»
Je me retourne.
«Et tu sais qui est venu me chercher, là-bas ?»
Je marque une pause.
«Personne», j'annonce. «Peut-être que tout le monde croyait que je n'étais pas si utile pour que le monde continue de rouler.»
Je n'ai plus qu'à attendre comment il va réagir. J'imagine que ça va être assez drôle.
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Sujet: Re: Un nouveau départ pour une nouvelle vie Lun 14 Juil - 21:58
Une nouvelle vie...
Je la sens se refroidir, de plus en plus. Je soupire. Je devine sans mal qu’elle pleure ou s’en retient de tout son cœur, sinon. Elle parle de cadeau piégé. Je fais une moue et regarde le sol. Elle peut appeler son don comme elle le souhaite. Mais il s’agit bien d’un don. Tous les dons ne sont pas des plus agréables. Parfois même certains d’entre eux sont des fardeaux. Mais il ne faut jamais oublier qu’ils ont une raison, un sens. Sans Alex, Alyssa ou même Lyra, il n’y aurait que de pires desseins pour les démons. Nous sommes des protecteurs, tous et chacun d’entre nous. Dormeur ou éveilleur.
Elle hoche de la tête. Au moins elle comprend que je pourrai l’aider. Puis Lyra retourne son visage strié de larmes. Ses yeux sont des dards. Ses mots aussi. Visage triste sur mes traits, lèvres pincées pour lui laisser libre cours de voix. Elle dit que personne n’est venu la chercher, elle. Je comprends comment son passé eut été difficile. Horrible. J’efface un peu de distance entre nous. D’un pas à peine.
_Ton passé n’a sans doute pas été des plus joyeux. Mais tu as de quoi être fière de toi. Ce que tu as vécu est redevable pour tout ton entourage. Y comprit toi-même.
Je m’approche encore, d’un minime pas. Pour prendre une boîte sur le sol et la vider d’une main dans une étagère non loin. Des livres, encore. Toujours des carnets et des notes. Cette jeune fille est formidable. Et elle a ses droits de le savoir.
_Qu’importe qu’on crut les autres. Toi, tu connais la vérité. C’est ce qui importe. Le passé est passé. Pense à ton avenir, maintenant. À ce qui sera le mieux pour toi.
Mon regard dérive sur un garde-robe de sa chambre. Si sombre. Si noir. Comme les pires cauchemar qu’elle a put faire.
_Nous savons tous les deux ce qui t’attend. Car, tu le sais, ce manège est loin d’être fini. Mais tu sais, Lyra, que tu peux y arriver. Et surtout, que tu n’es pas seule.
Je lui fais un regard insistant. Je ne lui ferai croire n’importe quoi au sujet de son avenir ou de son don. Mais je lui ferai voir le bon côté de la chose, c’est certain.
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Sujet: Re: Un nouveau départ pour une nouvelle vie Mar 15 Juil - 14:44
Un nouveau départ pour une nouvelle vie
Lyra & Barnabas
Quand tout va bien on peut compter sur les autres, quand tout va mal on ne peut compter que sur sa famille.
Au vu de la façon dont Barnabas s'approche de moi, doucement, on dirait que je suis une bête. Un monstre, un de ces genre de choses qu'on ne peut approcher qu'avec une prudence extrème. Certaines personnes nécessitent d'instaurer un périmètre de sécurité bien défini. Je soupire. Barnabas est en train de franchir mon périmètre de sécurité. Instinctivement, je recule. Mon dos frôle les tranches de mes cahiers. L'étagère tremble. Comme moi. J'ai toujours peur. Là, il ne m'aide pas à réfléchir pour plus tard. C'est sans doute une cause perdue pour la journée. En tout cas, je ne peux pas redescendre. Maman m'imposerait ses interrogatoires favoris et chasserait Barnabas de chez nous ensuite. J'ai pas envie qu'elle le chasse. Pas maintenant alors qu'on vient à peine de se retrouver. J'ai hâte qu'Alyssa arrive. Pour qu'on puisse être tous comme avant. Je me giffle mentalement. Jamais rien ne sera comme avant de toute façon.
«Ton passé n’a sans doute pas été des plus joyeux. Mais tu as de quoi être fière de toi. Ce que tu as vécu est redevable pour tout ton entourage. Y comprit toi-même. »
Redevable ? Il plaisante, non ? J'essaie de déchiffrer son regard plaqué sur moi. D'attirer sa conscience vers la mienne. Ca a marché quelques fois, avec Alyssa, quand elle baissait le contrôle. Mais là, je ne rencontre que du vide. Pareil à celui qui commence à me ronger de l'intérieur. On dirait que je tremble. En tout cas, juste des mains. C'est discret. Pitié, faites qu'il ne le remarque pas.
«Qu’importe qu’on crut les autres. Toi, tu connais la vérité. C’est ce qui importe. Le passé est passé. Pense à ton avenir, maintenant. À ce qui sera le mieux pour toi.»
Je secoue la tête. Pour le moment, je ne trouve rien d'intéressant. Et pas envie de parler. Qu'il continue. Comme ça, ce sera plus vite terminé.
«Nous savons tous les deux ce qui t’attend. Car, tu le sais, ce manège est loin d’être fini. Mais tu sais, Lyra, que tu peux y arriver. Et surtout, que tu n’es pas seule.»
Ces derniers mots achèvent de torturer ma conscience. J'ai peur. Je me réfugie dans ses bras. Réflexe.
«J'ai peur, Barn' !»
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Sujet: Re: Un nouveau départ pour une nouvelle vie Mar 15 Juil - 20:10
Une nouvelle vie...
C'est un coup. Un bond. Elle saute dans mes bras. J'écarquille les yeux, de peu. Et cesse ma respiration pour l'instant de quelques secondes. Elle me dit avoir peur. Je sais qu'elle a peur. Je resserre lentement mon emprise sur elle pour lui faire une accolade très douce. J'ai l'impression de lui faire ce câlin que je lui eus fait des années avant, à la veille de Noël. Elle tremble. Ses bras tremble. Ma pauvre petite Lyra...
_Oui. Je sais, Lyra, que tu as peur. C'est tout à fait normal.
Je caresse doucement ses cheveux en fixant le vide devant moi. Catelyn aussi a peur. Son mari aussi. Je l'ai sentit. Je ne pouvais l'omettre en les rencontrant. Moi aussi, j'ai peur. Je suis terrorisé. J'ai des charges de tant d'âmes sur les épaules. Et si j'échouais? Si je ne parvenais pas à récupérer ma cousine en moment de détresse? Je n'y pense pas. Je ne veux pas y penser. Je la décolle un peu de moi et place une mèche rebelle de son visage derrière son oreille. Je lui souris, comme un grand-frère l'aurais fait.
_J'ai une surprise pour toi.
Le moment est sans doute inopportun. Je le sais, tout au contraire, très bon. Parce que je suis au courant de la surprise que je veux lui donner. Je me penche pour prendre mon sac à dos que j'avais prit la peine de monter avec moi et quelques caisses bourrées de livres et j'y tire une boîte. C'est une boîte de bois, de chêne bicolore, arbre d'Angleterre magnifique et autant pâle que foncé.
_Tu la reconnais?
C'était notre grand-père me l'avait donnée, cette boîte, à ce même Noël, quelques années avant sa mort. Je me souviens l'avoir montrée à Lyra, mais peut-être était-elle trop jeune pour s'en souvenir maintenant. Je l'ouvre. À l'intérieur, il y a un minuscule mécanisme de cordes de métal et d'engrenages. Une manivelle, cachée sous la boîte, est tournée dans un craquement sous mes doigts minutieux. Une musique fine de fée en sort alors. C'est une vieille comptine anglaise que notre famille connait sans doute par cœur.
_Elle est belle, hein? Je me souviens que tu la trouvais magnifique quand tu étais jeune.
Elle est encore jeune, je songe. Sourire en coin. Je la lui tend en creux de paume, comme s'il avait été une pétale de fleur.
_Elle est à toi, maintenant. Elle te protègera. Si tu as peur, la nuit, fais jouer de sa musique. Elle repousse les démons. Si tu as besoin d'aide, parle-lui avec ton âme. Je t'entendrais.
Sourire doux et franc, sur un œil brillant. Je ne sais trop si elle me croira. Mais c'est la stricte vérité. Je n'ai aucune mal à me départir d'une telle arme, puisque je la donne à Lyra. Mais c'est un objet très précieux, et très puissant lorsqu'il est utilisé par une bonne volonté.
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Sujet: Re: Un nouveau départ pour une nouvelle vie Jeu 17 Juil - 5:29
Un nouveau départ pour une nouvelle vie
Lyra & Barnabas
Quand tout va bien on peut compter sur les autres, quand tout va mal on ne peut compter que sur sa famille.
Caresse dans les cheveux. Infime contact. Ca fait du bien.
Mais j'ai toujours peur. On dirait que je suis condamnée à avoir peur. Tout le temps. Peur de moi, de ce que je peux faire. Peur de la nuit, parce que je ne peux pas dormir. Peur pour les autres, parce que je pense que je pourrais les tuer sans faire exprès. Peut-être qu'on trouve les corps réels des gens pendant un voyage. En allant regarder dans leurs chambres. On doit les voir dormir.
Et ils sont encore plus vulnérables que nous.
Cette histoire me dépasse. Totalement. Je ne serais pas à la hauteur. Je le devine. C'est clair dans ma tête.
«Oui. Je sais, Lyra, que tu as peur. C'est tout à fait normal.»
Je m'échappe de son étreinte. Ca va un peu mieux. Même si je ne pourrais jamais aller mieux.
Barnabas sort quelque chose de son sac. Rien qu'à la forme, je la reconnais. La boite. Celle qui m'avait tant fait fantasmer.
Je croyais qu'elle était magique. Qu'elle pouvait éloigner les cauchemars. Comme un attrape-rêve. Quand je dormais dans la même chambre que Barn', je me reposais grâce à un sommeil sans rêves. C'est devenu rare ces derniers jours. Très rare. Dormir ne me repose même plus. Je me réveille aussi épuisée que si j'avais couru un foutu marathon. Chose que je ne ferais jamais en vrai.
Je détaille le bois de la boîte. Elle est comme dans mes souvenirs. Brillante grâce au vernis. Chène couleur chocolat. Elle sent bon. Comme la maison de grand-père. J'ai envie de pleurer. Je me retiens. Je ne suis plus une gamine.... Mais j'ai encore peur du noir. Tellement plus qu'avant.
«Tu la reconnais? C'était notre grand-père me l'avait donnée, cette boîte, à ce même Noël, quelques années avant sa mort. - Tu me faisais rêver avec. En fait, non. La nuit, je ne rêvais même plus.»
Phrase sybilline pour indiquer que j'en fais depuis longtemps. Des cauchemars. Ca date. C'est ancré dans mon être aussi fort que la mélodie de la boîte à musique. Je regarde mon cousin déposer la boîte dans ma main. Elle est encore chaude de son contact. Il referme ses doigts sur les miens.
«Elle est belle, hein? Je me souviens que tu la trouvais magnifique quand tu étais jeune. - Je ne suis pas si vieille que ça», je grommelle, sans conviction toute fois. Juste pour détendre un peu l'atmosphère.
Si il y a une chose que je n'aime pas, c'est que quand je suis en colère contre quelqu'un, et que ce quelqu'un arrive à me faire sourire.
«Elle est à toi, maintenant. Elle te protègera. Si tu as peur, la nuit, fais jouer de sa musique. Elle repousse les démons. Si tu as besoin d'aide, parle-lui avec ton âme. Je t'entendrais. - On se croirait dans la Flûte Enchantée. Tu sais, avec la flûte qui ramène la sagesse dans le monde.»
J'inspire profondément.
«Sauf que moi, je ne sais pas quel rôle je chante dedans. Peut-être la Reine de la Nuit.»
Métaphore qui m'arrache un pauvre sourire. Rictus qui déforme mes lèvres. Je le fais disparaître aussitôt de mes lèvres.
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Sujet: Re: Un nouveau départ pour une nouvelle vie Jeu 17 Juil - 23:04
Une nouvelle vie...
Je souris lorsqu'elle passe le commentaire. Non, elle n'est pas vieille. Pas du tout. Mais je me souviens l'avoir connue haute comme trois pommes. Plus elle grandit, plus je l'aime. Elle me fait rire, et elle est tendrement mignonne.
Elle dit que mon cadeau lui fait penser à La flûte enchantée. Je ris doucement. Peut-être. J'aime beaucoup le parallèle, quoi qu'il n'y ait d'opéra majestueux pour faire vibrer le corps de cette maison renfermant l'adolescente hantée. Puis elle se dit être la Reine de la nuit. Alors je serai Tamino. J'ai toujours adoré Mozart.
_Tu as de quoi sourire, oui. C'est vrai que le récit que tu t'apprêtes à vivre sera mouvementé.
Mouvementé. Mais pas aussi grandiose.
_Et que tu sauras le traverser. Tu as passé le premier acte. Entame le second avec force.
Je lui laisse la boîte. Soupire. Je sais que c'est une bonne chose de lui confier cet objet même s'il me tord le cœur de m'en défaire. Chaque souvenir est un précieux en l'honneur de mon grand-père qui m'a tout appris. Et que plus jamais, jamais, je ne voudrais revoir. Je pourrais. De l'autre côté. Mais je crains beaucoup. J'appréhende ce que je pourrais découvrir.
_N'oublie pas que la Reine de la nuit était magnifique. Et puissante.
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Sujet: Re: Un nouveau départ pour une nouvelle vie Ven 18 Juil - 13:09
Un nouveau départ pour une nouvelle vie
Lyra & Barnabas
Quand tout va bien on peut compter sur les autres, quand tout va mal on ne peut compter que sur sa famille.
Je considère en silence le bois vernis de la boîte. Ca me fait penser à ce jour. Le jour où, à sept heures du matin, ma tante à appelé au manoir. On s'est tous réunis dans la grande salle. La nouvelle : grand père était mort. Dans son sommeil. Il n'a pas souffert.
Tu parles.
Les gens qui meurent dans leur sommeil n'ont pas l'air de mourir d'une simple crise cardiaque. Ce serait trop facile. Je lève lentement les yeux vers Barnabas. J'ai peur de comprendre. Dis-moi qu'il n'est pas mort là-bas. Dis le moi, pitié. Mes mains se mettent à trembler. Dis-moi qu'il n'est pas là-bas.
«Tu as de quoi sourire, oui. C'est vrai que le récit que tu t'apprêtes à vivre sera mouvementé.»
Non, je n'ai plus envie de sourire. Comment tu te protègera maintenant ? Hein ? Si je prends ta bouée de sauvetage. Comment tu vas faire ensuite ? Mes mots restent bloqués dans ma gorge.
«Et que tu sauras le traverser. Tu as passé le premier acte. Entame le second avec force. - Tu peux la garder, toi aussi.
J'ancre mes pieds dans le sol. Je me mords l'intérieur des joues, pour réfléchir, ou pour rester ici. Pas envie de m'enfuir mentalement. Ce n'est pas le moment.
- Comment tu vas faire, ensuite ? je demande.
Pas besoin d'expliquer plus le fond de ma question, j'ose espérer. Je suis incapable de m'étaler dessus. Je me rappelle encore de la journée dans le manoir. Quand on l'avait passée sans rien faire, on n'avait pas le coeur à jouer. On est restés collés comme une portée de poussins. Alyssa, Neville, Barnabas et moi. On était devenus des orphelins de coeur. Je n'avais que cinq ans ce jour-là. Mais il est resté gravé dans ma mémoire. La nuit de la mort de grand-père, j'avais fait mon premier Cauchemar.
«N'oublie pas que la Reine de la nuit était magnifique. Et puissante. - Elle était un peu folle sur les bords, aussi. Au point de se casser la voix en demandant à sa fille de tuer son père.»
Code by AMIANTE
HRP:
Si je t'ai bien compris, le grand-père est mort dans un voyage astral, c'est ça , Si c'est le cas, on pourrait créer son PV, le faire ange ou démon, ce serait cool ^^ (et pour l'avatar, j'ai déjà une idée... je prendrais bien Donald Sutherland, pas toi ? )
Barnabas Mordecai
Emploi : Pâtissier Age : 41 Localisation : dans ses boules de verre Messages : 156 Date d'inscription : 14/05/2014
Sujet: Re: Un nouveau départ pour une nouvelle vie Lun 21 Juil - 12:43
Une nouvelle vie...
Non, jamais on ne saura le fin mot de la mort de notre grand-père. Il aura emporté avec lui ce secret, dans sa tombe, dans son sommeil. Mais il nous aura légué les plus belle chose, en commençant par apprendre à aimer sa famille et la soutenir.
Comment je compte faire ensuite? Je laisse mon regard planer dans la réflexion; il s'accroche à une moulure de la chambre. Comment je compte faire ensuite? Ça dépend. C'est différent dans chaque cas. Je ne peux prédire. Mais je ne pex lui répondre de la sorte mon plus. Ça serait une parole bien trop évasive et peu rassurante, il faut l'admettre pour la jeune fille inquiète qu'elle est. Alors je lui dis le plus probable:
_Après et bien je viendrai te chercher là-bas. Je serai avec toi, coûte que coûte.
Sourire faible et franc. C'était la stricte vérité que je lui dis. Toujours. Je ne peux vraiment faire autrement avec Lyra de toute façon; cousine adorée de toutes mes réunions de famille... Elle fit d'ailleurs commentaire sur la Reine de la nuit. Je rit dans ma barbe, doucement. Rien de méchant, tout de mignon.
_Crois-moi, tu n'as rien d'une folle ou d'une criarde.
Et je lui ébouriffe le dessus de la tête gentiment, simplement pour la taquiner et la voir sourire un peu. Puis je me pousse à cette question dont je n'avais pas vraiment l'ambition à prendre en charge, même s'il le fallait:
_Et, dis-moi, à part ces voyages... As-tu un autre talent caché, par hasard?
Sur un regard inquiet. Sans doute le même que Robert m'eut fait en me posant l'exacte même question.
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Sujet: Re: Un nouveau départ pour une nouvelle vie Mer 20 Aoû - 11:12
Je croise les bras avec un petit sourire. Toujours le mot pour me détendre. Je parcours du regard cet espace inconnu qu'est le mur de ma nouvelle chambre. Dans mon sac jeté sur mon matelas, j'ai plié mes posters ou les rangé les photos d'avant. A moi de recoller le tout sur le bois. Je vais le faire avec plaisir. «Après et bien je viendrai te chercher là-bas. Je serai avec toi, coûte que coûte. - Merci.» Que dire de plus ? Je n'en sais rien et hausse mentalement les épaules, me dirige vers mon lit, fouille dans mon sac, justement. Il a la forme idéale. Plat, rectangulaire. On dirait qu'il est fait pour ça. Ranger mes souvenirs à l'intérieur. «Crois-moi, tu n'as rien d'une folle ou d'une criarde. » Eh... Mes cheveux, pitié ! Je me retourne vers lui, assise en tailleurs sur le matelas. «Arrête ça, c'est pas drôle !» je m'écrie d'un ton indigné. Je finis par lui tourner le dos et sors de mon sac les premières photos. Je les pose sur mon matelas, m'empare d'un rouleau de scotch qui traine sur mon bureau vide. Pour le moment. Je déroule le scotch et le déchire avec mes dents. Le plastic collant a un goût bizarrement salé sur ma langue. «Et, dis-moi, à part ces voyages... As-tu un autre talent caché, par hasard? - Moi ?» Je hausse mystérieusement les épaules et colle la première des photos que je vois sur le mur, avant de finir par me lever, abandonnant mes affaires. Je prends une partition au hasard, tiens, justement, celles de ma chanteuse préférée du moment. D'un signe de tête je l'invite à me suivre, et je descends dans le salon.
Barnabas Mordecai
Emploi : Pâtissier Age : 41 Localisation : dans ses boules de verre Messages : 156 Date d'inscription : 14/05/2014
Sujet: Re: Un nouveau départ pour une nouvelle vie Ven 5 Sep - 0:00
Une nouvelle vie...
Je la vois sourire. Ça me rend heureux. Beaucoup plus heureux. Alors je lui souris à mon tour. Je déteste voir les gens de ma famille porter les tristesses et les pleures. Surtout pas Lyra. Je la tiens beaucoup trop dans mon cœur. Elle me remercie. Je hoche la tête. J'espère que notre famille sera rester unie malgré tous les désastres, les démons et les ténèbres. Je lui dis qu'elle n'a rien d'une criarde et elle se retourne en me sermonnant d'arrêter. Je camoufle un rire léger et très gentil dans le silence de ma barbe. Un talent caché vient alors étirer ma langue. Elle semble surprise, peut-être intriguée.
Je la suis comme elle me dicte de le faire. Nous atterrissons dans son salon. Un talent caché, je sais que tu es sans doute devenue une excellente pianiste, petite Lyra. Je ne parlais pas de cela, ou peut-être que si. Enfin... Je voulais simplement savoir si j'étais toujours l'unique médium de la famille... Apparemment que oui.
_Et pourquoi nous fais-tu revenir à la case départ, Lyra?
je me suis donné droit de faire que la maman de Lyra est une Mordecai de sang, aussi la cousine de Barnabas. j'espère que ça te va, si y'a un soucis, dis-moi!
Lyra Shelter
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Sujet: Re: Un nouveau départ pour une nouvelle vie Sam 4 Oct - 2:31
Un nouveau départ pour une nouvelle vie
Lyra & Barnabas
Quand tout va bien on peut compter sur les autres, quand tout va mal on ne peut compter que sur sa famille.
Je regarde Barn', tentant de retrouver le garçon insupportable qui me poursuivait sans cesse dans le manoir pour faire croire qu'il allait pouvoir me manger. Ou celui qui faisait exprès de jouer à cache cache parce que je croyais dur comme fer à l'existence de Narnia et que la maison de notre grand-père ressemblait beaucoup trop à celle du Professeur du premier tome. D'ailleurs, ça me fait penser qu'il y a une pièce là-bas dans laquelle je ne suis jamais allée. Peut-être qu'elle contient une armoire. Je souris rien qu'à cette idée idiote. A côté du piano, il y a encore un carton qui n'est pas ouvert. Ma mère s'active dans la cuisine. Mon père doit être au sous-sol ou dans leur chambre. Ou ailleurs. Je m'en fiche un peu, ce n'est pas une chose si importante qu'elle va modifier tout le reste de ma vie. Je m'accroupis au sol et ouvre ledit carton avec le cutter rangé sagement dans ma poche. «Et pourquoi nous fais-tu revenir à la case départ, Lyra ?» Je hausse les épaules en sortant un tas de partitions supplémentaires. La plupart appartiennent à ma mère, guitariste et chanteuse. Elle compose parfois mais garde ses créations pour elle. C'est elle qui m'a passé le virus de la musique. Mais allez savoir pourquoi, j'ai une nette préférence pour mon piano. «Je ne sais pas», j'avoue, dos à mon cousin alors que j'essaie de sortir le tas de recueils de partitions du carton. «Qu'est-ce que tu voulais dire en parlant de talents cachés au fait ?» Mon regard s'arrête justement sur un recueil de morceaux de la musique du premier film de Narnia. Je l'ouvre au hasard, je tombe sur Evacuating London. Magnifique chanson. Elle me détend toujours le cerveau. Surtout quand je fais un cauchemar. Il me suffit de l'écouter et tout va bizarrement mieux.
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Barnabas Mordecai
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Sujet: Re: Un nouveau départ pour une nouvelle vie Dim 5 Oct - 17:11
Une nouvelle vie...
Elle ne sait pas. Je crois deviner qu'elle souhaite fuir ses cauchemars, son passé et son futur. S'encrer dans le présent et rester sur quelques notes de piano soient-elles. Je la regarde, elle semble mieux déjà qu'elle a retrouvé les touches daltoniennes et son demi sourire en sucre. Je prends place à côté d'elle en m'essayant sur le banc du piano. Je n'ai jamais sut en jouer. Je joue plutôt de la guitare. Mais je trouve l'instrument magnifique. Si Lyra possède un talent caché, celui de jouer les cordes frappées en est probablement un.
Mais il ne s'agit malheureusement pas de ma question. Je tenais plutôt à savoir si elle était capable de communication avec les gens de l'autre côté. Si elle pouvait ressentir certaines choses inaccessibles aux autres. Si elle pouvait, par dessus tout, devenir médium comme je le suis. Je soupire et étire mes lèvres, quelque peu, avant de dire:
_En fait, je voulais simplement savoir si je suis le seul de ma famille a posséder les caractéristiques d'un médium. Enfin... Le seul toujours vivant.
Je m'arrête et serre des dents. Je la regarde avec tendresse, et peut-être espoir, au fond de l'iris. C'est une question que je me tâte à lui poser depuis longtemps, bien trop longtemps. Ce n'est que maintenant que je trouve le courage de lui demander:
_Tu as déjà... Rencontré grand-père?
Je crains qu'elle ne dise oui, qu'elle ne dise non. Qu'importe... Parler du passé est toujours douloureux, quoique bien important.
je me suis donné droit de faire que la maman de Lyra est une Mordecai de sang, aussi la cousine de Barnabas. j'espère que ça te va, si y'a un soucis, dis-moi!
Lyra Shelter
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Sujet: Re: Un nouveau départ pour une nouvelle vie Lun 6 Oct - 2:33
Un nouveau départ pour une nouvelle vie
Lyra & Barnabas
Quand tout va bien on peut compter sur les autres, quand tout va mal on ne peut compter que sur sa famille.
Je serre la partition entre mes doigts et je m'assieds sur le sol, en tailleur, adossée au piano, puis j'écoute simplement Barnabas qui squatte le siège. Je comprends mieux. Pour ne pas donner l'impression que j'ai toujours peur, je me mets à faire semblant d'étudier les notes noires qui s'enchaînent sur les portées. Sur le bas de la feuille, mes doigts miment silencieusement Evacuating London. J'ai... Envie de jouer. Ça me permet d'évacuer tout. C'est le cas de le dire. Je chante la mélodie dans ma tête. Mi, fa, sol, si, la... Mi, fa, sol, mi... J'ai envie de jouer.
_En fait, je voulais simplement savoir si je suis le seul de ma famille a posséder les caractéristiques d'un médium. Enfin... Le seul toujours vivant.
Ma gorge se noue. Les derniers morts à déplorer dans la famille sont Gabriel, notre cousin, et Grand père Mordecai. Tous les deux dans leur sommeil d'après ce que je sais. C'est... Ce n'est pas une coïncidence comme ma mère se borne à le croire.
- C'est quoi, les caractéristiques d'un médium ? je demande d'une voix neutre, toujours concentrée sur ma partition.
J'ai toujours envie de jouer.
- Tu as déjà... Rencontré grand-père ?
Je me fige et mes doigts restent bloqués dans la position du dernier accord que j'ai lu. J'avais donc raison tout à l'heure. Il est mort là-bas. Sinon comment aurait-il pu songer à la boite à musique ?
- Non, je réponds d'une voix triste, enrouée. Mais j'y ai vu Gabriel.
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Sujet: Re: Un nouveau départ pour une nouvelle vie